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Dombrance

Alors que dans l’électro, la mode est d’aller enregistrer dans le Transsibérien ou cul nu dans une mangrove, Dombrance choisit de prendre le BPM de l’Histoire en faisant un album retraçant les mandats de tous les présidents de la 5ème. Pas pour faire des pastiches d’hymnes de campagne mais pour livrer le grand mix ultime de 1958 à nos jours. Une B.O qui démarre par le morceau éponyme République électronique, avec Sarah Rebecca en Marianne. Une voix américaine pour rappeler que les alliés ne sont pas venus que distribuer des chewing-gums.

 

Puis arrivent la gravité martiale de “De Gaulle”, le beat sixties insouciant de “Pompidou” et ses synthés à la Pierre Henry signés Forever Pavot qui fusent comme une DS, les années 70 de VGE où choc pétrolier rime avec François de Roubaix, l’électro-Minitel de Mitterrand, l’arrivée de la techno et des raves sous Chirac, la résistance contre la French Touch pipi de bourgeois au Pulp sous le stressant quinquennat Sarkozy, le néo-disco traumatisé par les attentats et La Manif pour Tous de “Hollande”... Pour finir évidemment par “Macron”, un morceau trop rapide, comme l’actu qu’on n’arrive plus à suivre. Grèves, gilets jaunes, pandémie, tout se finit dans un grand chaos, transposé en solo de saxo par Laurent Bardainne, ex-Poni Hoax. Les échos de la guerre qui arrive avant le fade out final. Un tour de force qui rappelle que, du résistant Pierre Schaeffer en passant par Underground Resistance et les raves d’aujourd’hui, l’histoire de la musique électronique française a toujours été une histoire politique.

 

Mais ne vous inquiétez pas, Dombrance ne veut pas le pouvoir. Il n’a pas une “ambition intime” à déballer à Karine Lemarchand. Il est le candidat éternel qui a le bon goût de ne jamais se présenter.

Vive la République électronique, vive Dombrance !

Dombrance
Dombrance
République Electronique
27 mai 2022
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